Dans ses carnets, Sarah Wankler cherche à faire entendre des voix singulières. Anonymes, dans la nuit de nos grandes villes, nous sommes là. Une transformation permanente agît à notre insu. Nous courons après le temps. Notre présent immédiat accélère; Nos nuits raccourcissent Autour de nous, feux, enseignes clignotantes, signaux et mots d’ordre énigmatiques, indéchiffrables. Flux tendu continu d’informations. Notre rapport au monde de plus en plus fragmentaire, discontinu, épileptique. Le réel produit ses catastrophes. Mais le chaos de la vision, les pressions du temps ne nous affoleront pas car la poésie sera notre seul mot de passe vers un rêve d’éternité. Elle sera l’origine de notre chant, de notre langue. Notre désir: rejoindre l’anonymat de la multitude afin de révéler ce qu’elle a en commun avec nous… Bribes de mémoire, impressions sonovisuelles, entre-aperçus, confidences, correspondances chuchotées du bout des lèvres, ritournelles…

À travers Les Carnets urbains de Sarah Wankler, nous chercherons à transmettre une respiration nocturne, reflétant notre perception provisoire